Sur la place au centre du bourg, l’église, légèrement en retrait, surprend par son aspect. On dirait une ancienne coiffe tourangelle. Elle est placée sous le vocable de Saint-Médard et date du XIIe siècle, voire XIe pour sa partie arrière.
Par deux fois, elle a été agrandie au XIXe siècle. D’abord à l’est du côté de la grange dimière et ensuite à l’ouest. Ces agrandissements ont été faits symétriquement de part et d’autre de la nef. Le portail d’entrée est en plein cintre. A l’origine, la nef était recouverte d’une charpente apparente qui, par la suite va être masquée par une voûte en plâtre.
Le chœur est la partie la plus ancienne et la plus complète de l’édifice. Les chapiteaux qui supportent les ogives sont ornés de plantes sculptées dans le tuffeau. La clé représente un évêque bénissant. Toujours dans le chœur, reposent les membres de la famille Boucicaut, des seigneurs très puissants. Malheureusement, les pierres tombales ne sont plus visibles suite au cimentage du sol en 1870.
Le mobilier a été refait au XIXe siècle. La chaire, la première et la dernière station du chemin de croix ont été fabriqués par l’abbé Brung. A découvrir aussi un bénitier en terre cuite et de belles peintures anciennes du XVIIe et XVIIIe siècle. Les vitraux datent tous de la période 1860-1870. Ils sont l’œuvre de l’atelier nancéen Stelzl sauf deux qui proviennent du célèbre atelier tourangeau Lobin, notamment le grand vitrail représentant Saint-Martin situé au-dessus de l’entrée principale. A noter, des stalles avec misericorde, témoignant du lien avec l'abbaye de Fontgombault.
Le clocher, surmonté d’une toiture en bâtière, est une tour quadrangulaire dont le beffroi est doté sur chaque face d’une fenêtre équipée d’abat- sons. Cette configuration est rarissime en Touraine. Dans le clocher, on trouve deux cloches qui ont été coulées par la fonderie Bolle au Mans vers 1860. La plus importante pèse 480 kilos. A l’origine, le clocher devait être une flèche de pierre avec à sa base et à chaque coin quatre petits clochetons. Il fut détruit par la foudre ou un ouragan, on ne connait pas la date.
A l’extérieur, le chevet offre un bel exemple d’art roman avec de remarquables modillons représentant des masques, des oiseaux et des visages grimaçants, On sait que ces modillons étaient réalisés par les tailleurs de pierre eux-mêmes qui, en récompense de leur travail, pouvaient ainsi signer leur œuvre et laisser leur empreinte aux générations futures.
Jean le Meingre dit Boussicaut, 1er du nom, maréchal de France, aurait fondé une chapelle en 1350 à l’intérieur de l’église.
Accolé au clocher se trouve l’ancien presbytère, mentionné en 1722 au baron de Preuilly par Eugène Chaspoux, seigneur de Verneuil, du Roulet et de Chaumussay.
Tout à côté se trouvait le prieuré Saint-Valentin, aujourd’hui disparu. Il ne reste plus qu’une fenêtre gothique trilobée. Ce prieuré dépendait de l’abbaye de Fontgombault. A la révolution, il va être vendu au curé du village et utilisé comme bâtiment agricole, puis comme séchoir à tabac.
L’église est inscrite à l’inventaire national des bâtiments historiques depuis 1952.
textes et photos : Michel Brouard
