La vallée de la Claise où se situe la commune de Chaumussay est, avec sa voisine, la vallée de la Creuse, une vraie terre de préhistoire. Le climat est agréable, il y a de nombreux petits cours d’eau qui contribuent généreusement à l’alimentation des tribus quand mammouths et gibiers se font attendre. Et surtout, on y trouve un silex de très bonne qualité et en grande quantité.
Vers 1860, l’abbé Brung, curé de Chaumussay, passionné d’histoire et d’archéologie, mobilise quelques amis pour mener des fouilles dans la région. Ils sont particulièrement motivés parce qu’ils mettent rapidement à jour les vestiges d’une véritable industrie préhistorique. Ils analysent et répertorient quantité de bifaces, haches, grattoirs, percuteurs, pointes de flèches et bien sûr aussi des nucléus, surnommés « livres de beurre » qui sont les noyaux durs restants de la taille des grandes lames de silex. Sur la commune, de nombreux ateliers étaient actifs dont le célèbre site de Bénagu.
On trouve également des pièces de monnaie ainsi qu’une meule de moulin qui attestent de la présence des Gallo-Romains. On a ressorti une vingtaine de sarcophages mérovingiens au hameau de la Caillère où se trouvaient des bas fourneaux qui servaient à fondre du minerai de fer
Incontestablement, un habitat permanent existait à Chaumussay depuis très longtemps.
Il faut remonter en 1220 pour trouver les premiers écrits mentionnant Chaumussay, c’était alors parochia de chaumucay puis ecclesia de chaumucaio. Quant à son origine, il pourrait s’agir du nom d’un hypothétique homme gaulois appelé Calmutius. Ou encore du substantif féminin chaumusse qui signifie « terrain élevé et découvert, stérile, impropre même au pacage ».
Au XIIe siècle, Chaumussay était une châtellenie relevant du château de Preuilly. Il n’existe aujourd’hui plus aucune trace du logis seigneurial qui, selon l’historien Jacques–Xavier Carré de Busserolle, se situait dans le bourg, proche de l’église.
De 1225 à 1240, la châtellenie appartenait à Jehan de Gastineau. Ce fût ensuite Jean le Meingre dit Boucicaut, Maréchal de France puis son fils, Jean le Meingre II, aussi Maréchal de France, comte de Beaufort et Vicomte de Turenne. De nombreux seigneurs vont se succéder. Mentionnons en 1708, Claire Renaudot, petite fille de Théophraste Renaudot, le créateur de la Gazette de France. Quand arrive la révolution en 1789, le dernier seigneur est le marquis René-Louis-Charles de Menou.
Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, le bourg de la commune va connaitre de grands bouleversements avec la construction d’un pont de pierre, l’agrandissement de l’église, le déménagement du cimetière, le percement d’une avenue, la construction de la voie ferrée, la gare et de plusieurs maisons de commerce.
textes et photos : Michel Brouard